Dans l’édition du 30 mars 2016 de Charlie Hebdo, Riss nous a livré un édito résolument essentialisant et islamophobe. Un édito dont les médias (français) n’ont pas parlé, ou à peine. Les médias étrangers seront plus réactifs [1] – au point que le traducteur en anglais de l’édito en question s’est fendu d’une (consternante) « Mise au point » dans le Charlie Hebdo du 13 avril, s’étonnant que « le monde anglophone a[it] encore explosé dans un accès de rage contre Charlie », et jugeant « étrange » cette « réaction à un papier sur le recul de la laïcité »… Pire, les quelques recensions repérées en France sont plutôt élogieuses. Ainsi, Adeline François, responsable de la revue de presse de RTL, a twitté ceci : « Vous avez le droit de ne pas aimer la une de Charlie Hebdo, mais vous avez le devoir d’y lire l’édito de Riss. » Et sur France Inter, l’édito est résumé, sans autre commentaire qu’une remarque introductive indiquant que Riss n’est pas le plus mal placé pour parler du terrorisme – une affirmation déjà curieuse en elle-même, qui consiste à conférer aux victimes une lucidité particulière sur leurs bourreaux, mais qui se révèle à la fois stupéfiante et inquiétante à la lecture de l’éditorial en question.

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