Lisez plutôt cette dépêche du 27 mai dernier :
"On a souvent vu l’Autorité des Marchés Financiers suspecter des gérants de délits d’initié, on a rarement eu vent, en revanche d’enquêtes sur les robots de trading haute fréquence (HTF) des banques et des hedge funds. Pourtant, on soupçonne aujourd’hui certaines stratégies du HTF basées sur l’intelligence artificielle, de manipulation à grande échelle.
Capables d’analyser en quelques millièmes de seconde les ordres passés sur les marchés et de se faufiler entre acheteurs et vendeurs pour grapiller sans risque des centimes qui à la fin du mois se chiffrent en milliards de dollars ou d’euros, le trading haute fréquence est aussi accusé de créer de la volatilité artificielle, parfois avec pour seul objectif de renchérir les prix des options et des warrants revendus aux clients.
Et la place prise par les robo-stocks comme on les appelle à Wall Street est devenue telle que les gendarmes des marchés ne peuvent plus ignorer la question même s’ils reconnaissent que ces "agents de liquidité" mettent aussi de l’huile dans les rouages. Aux Etats-Unis, plus de la moitié des transactions sont le fait de ces programmes malins et en Europe, on serait déjà proche de 30%.
En outre, l’incident du 6 mai qui s’est traduit par la chute de 9 % du Dow Jones en l’espace d’une vingtaine de minutes, a rappelé les risques qu’il y avait à laisser ces pratiques se développer face à des régulateurs impuissants. Une panne de ces robots au pouvoir inquiétant sur la formation des prix et la liquidité, et les Bourses perdent pieds. Impossible pour les gendarmes des marchés d’intervenir autrement qu’en suspendant les transactions !
Présentant sa nouvelle cartographie des risques de marché, l’AMF a donc dû reconnaître hier qu’il y avait avec le HTF un réel problème auquel il fallait s’attaquer. Jean-Pierre Jouyet, son président a enfin pointé du doigt ces pratiques qui posent, selon lui, « des questions pour la sécurité des marchés ». Il est grand temps. L’usage d’ordinateurs surpuissants à proximité des places de marché, pour analyser les ordres et générer des transactions gagnantes à tous les coups, a créé une volatilité dangereuse qui finit aussi par décourager les investisseurs de long terme et les particuliers.
Or, il faudrait se souvenir avant qu’il ne soit trop tard que les entreprises pour se financer, ont plus besoin de capitaux que de machines de trading."
Sans chercher les effets de manche, il y a quelque chose de Terminator dans cette affaire : des machines spéculent contre des machines (car, si plus de la moitié des transactions sont ainsi automatisées, c'est que les logiciels jouent entre eux. Et vue la place grandissante du hedge fund Renaissance, elles jouent contre elles-mêmes.
Et quand elles échappent à tout contrôle (ce qui ne veut pas dire qu'il n'y ait pas une petite impulsion...), il y a risque de crash.
Un aspect pas bien souvent évoqué de la transformation numérique...
Bonjour,
RépondreSupprimerLa dépêche n'est pas sourcée ? J'ai lu un article sur ce sujet dans le Canard Enchaîné de la semaine dernière, est-ce celui-ci ? Si oui, j'en conseille la lecture plus que vivement, car il est, en effet, très intéressant !
Elle n'est pas sourcée... et pas tout à fait publique...
RépondreSupprimerOui ça me fascine depuis longtemps. Car les machines qui tradent ça fait un moment, mais on atteint des degrés de technicité, de rapidité aussi, qui deviennent délirants. Entre ça et les pratiques des banksters...
RépondreSupprimerBonsoir,
RépondreSupprimerSujet très intéressant. Les USA compte l'interdire sur le NASDAQ...à suivre!!!
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