Pseudépigraphe

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Un pseudépigraphe est un ouvrage dont le nom de l'auteur ou le titre sont faux.

Auteurs et pseudonymes[modifier | modifier le code]

Certains auteurs écrivent sous un nom autre que le leur, dit « nom de plume », pour des raisons diverses. L’objectif peut être de protéger l’honneur de la famille : c'est le cas par exemple de François-Marie Arouet, dit Voltaire ; de Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière ; d’Aurore Dupin, baronne Dudevant, dite George Sand.

Le choix d’un pseudonyme peut également permettre d'échapper à la police ou la censure, politique et/ou religieuse : ainsi, Yves-Marie Congar raconte dans son journal que la revue Témoignage chrétien lui proposa d’éditer des chroniques sous pseudonyme. De même, le chercheur Christoph Luxenberg, dont la spécialité linguistique concerne les langues anciennes et modernes du Moyen et du Proche-Orient et qui, partant, travaille sur la recherche historico-critique sur le Coran, n’est pas aussi allemand que son pseudonyme l’indique — sa sécurité exige qu’il publie sous un nom d’emprunt.

Plus simplement, il peut s’agir de faire cohabiter plusieurs domaines de compétence : ainsi, un médecin auteur d’ouvrages de médecine peut écrire aussi des romans policiers sous un autre nom.

Dans certains cas, le pseudonyme est élevé au rang des beaux-arts : on peut citer Émile Ajar et Romain Gary, San-Antonio et Frédéric Dard, Fernando Pessoa, ou encore Rrose Sélavy.

Un processus courant dans l'Antiquité[modifier | modifier le code]

Durant l'Antiquité, ce processus était couramment employé, pour des raisons parfois obscures. Par exemple, de nombreux textes de l'époque hellénistique ont notamment été attribués à Hénoch, Noé, Moïse, Salomon, Baruch, et d'autres[1].

Pour gagner de l'argent, des vendeurs peu scrupuleux proposaient des œuvres qu'ils avaient eux-mêmes écrites ou compilées, en prétendant qu'elles venaient d'auteurs illustres, comme Aristote ou Platon. De plus, les auteurs qui traitaient des mêmes matières étaient généralement regroupés dans les bibliothèques antiques. Cela entraina qu'une quantité prodigieuse de livres fut attribuée aux auteurs les plus illustres de l'Antiquité[2].

La notion d'auteur dans l'Antiquité peut être illustrée par une tablette cunéiforme assyrienne retrouvée au Proche-Orient, qui contient un catalogue de textes et d'auteurs. Ce catalogue recense les textes les plus connus parmi les écoles de scribes, et donne pour chacun ce qui est perçu comme l'auteur et l'éditeur. La tablette mixe trois types d'auteurs : la déesse Ea, des personnages légendaires, et des érudits reconnus[3]. Ce texte assyrien peut être comparé au Talmud de Babylone, qui assigne un auteur illustre à chaque livre de l'Ancien Testament[4].

Ouvrages mis sous le nom d'un autre[modifier | modifier le code]

Les pseudépigraphes les plus anciens sont d'origine religieuse : ainsi de la lettre d'Aristée ou encore des pseudépigraphes de la Bible. Cependant, cette pratique de réinterprétation rétrospective est très courante et ancienne car elle est garante d’une régulation et d’une stabilisation dogmatique.

Nombreux sont les textes de l'Antiquité faussement attribués à tel ou tel auteur. Il est coutumier dans ce cas d'attacher au nom de l'auteur mis en avant le préfixe « pseudo ». Les plus connus sont :

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]