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Samedi-sciences(181): retour sur Dune, la planète des sables

Les dunes de l'Oregon, qui ont inspiré Frank HerbertLes dunes de l'Oregon, qui ont inspiré Frank Herbert © Rebecca Kennison

« La plus haute fonction de l’écologie est la compréhension des conséquences ». Cette phrase, qui pourrait servir d’introduction à la Cop21, est tirée d’un roman paru en 1965 : Dune, de Frank Herbert, paru il y a tout juste cinquante ans, l’un des plus grands best-sellers de la science fiction, le modèle qui a inspiré George Lucas pour construire l’univers de Star Wars. Il y a d’excellentes raisons de lire ou relire Dune aujourd’hui, qui dépassent de loin l’intérêt commémoratif et les obsessions des fans de la SF. Ce roman visionnaire fait de l’écologie une question centrale, et l’entremêle avec deux autres thèmes très actuels, l’opposition entre l’homme et les machines (que Dune traite bien avant Terminator) et la crainte du jihad, de la croisade, dont l’angoissante perspective hante le héros de Herbert, Paul Atreides.

Dune n’est pas un essai théorique sur les problèmes contemporains. C’est à la manière du romancier qu’Herbert explore ces thèmes, à travers une saga d’aventures guerrières dans un empire galactique situé au onzième millénaire, où le voyage spatial est permanent et où plusieurs groupes luttent pour le contrôle d’une richesse inestimable : une mystérieuse épice qui donne longévité et prescience. Cette épice ne pousse que sur Dune, la planète des sables, où l’eau est si rare que l’on marche dans le désert revêtu d’un équipement spécial qui recycle la transpiration et l’humidité des déjections.

Couverture de la première édition de Dune éditée en 1965 par Chilton BooksCouverture de la première édition de Dune éditée en 1965 par Chilton Books © John Schoenherr

Les habitants de Dune sont un peuple guerrier, les Fremen, des « hommes libres » (free men). Ce sont des combattants implacables, dotés d’un fort sens de la fraternité, épris de nature sauvage et pétris de superstitions religieuses. Ils évoquent des Touaregs qui seraient passés par l’Âge du Verseau et auraient fait un tour du côté des dunes de l’Oregon, qu’Herbert a visitées en 1957. Ils se nourrissent de l’épice qui les rend dépendants et leur donne un regard étonnamment bleu.

Le pivot du roman est la rencontre entre ces indomptables hommes du désert et un tout jeune chef de guerre venu d’une planète plus hospitalière, Paul Atreides, qui a dû se lancer dans la carrière politique avant même d’être sorti de l’enfance, du fait d’un sombre complot qui a entraîné l’assassinat de son père en 10191. Invincible au combat, formé par le Bene Gesserit, un mystérieux ordre ésotérique féminin, et doué d’un pouvoir de lire l’avenir, Paul va mener les Fremen dans une guerrilla pour ravir l’épice aux partisans du haïssable clan des Harkonnen, qui prennent plaisir à regarder leurs prisonniers se débattre sous la torture.

Telle est la trame de base du roman. Mais les Fremen ne sont pas que des soldats, ils s’occupent d’aménagement du territoire à l’échelle planétaire. Lorsqu’ils ne se battent pas, ils pratiquent des cultures écologiques pour humidifier les zones sèches et développer progressivement la végétation sur Dune, selon un programme transgénérationnel. Les guerriers des sables sont habités par le rêve de transformer leur planète désertique en un grand jardin. Leur maître à penser, le « planétologiste » Kynes, a déterminé qu’il faudrait 350 ans pour qu’Arrakis (deuxième nom de Dune) devienne une planète verte. Les Fremen sont lancés dans ce projet qui ne peut aboutir à l’échelle d’une vie humaine.

S’il n’était pas un personnage de fiction, Kynes devrait être invité à participer à la COP 21, comme le montre ce propos qui lui est attribué : « Ce que ne comprend pas celui qui ignore tout de l’écologie, c’est qu’il s’agit d’un système (…). Un système qui maintient une certaine stabilité qui peut être rompue par une seule erreur (…). Et celui qui ignore l’écologie peut ne pas intervenir avant qu’il soit trop tard. C’est pour cela que la plus haute fonction de l’écologie est la compréhension des conséquences. »

Au moment où les États du monde doivent prendre des décisions politiques qui engageront l’avenir de l’humanité pour les prochains siècles, la « compréhension des conséquences » relève de l’urgence.

Frank Herbert en 1984Frank Herbert en 1984 © Uli Kaiser

Pour autant, Dune ne se réduit pas à un roman écologiste (voir une analyse sur le blog Dune SF). Et la vision de Frank Herbert ne tombe pas dans l’illusion scientiste d’un progrès tout puissant. Il estime plutôt que « le concept de progrès agit comme un mécanisme de protection destiné à nous isoler de nos terreurs de l’avenir ». Le rêve des Fremen est plus que celui d’un ingénieur, et ne cède pas au fétichisme technologique, bien au contraire. Dans Dune, la technologie n’apparaît pas nécessairement positive et n’a pas l’omniprésence qu’elle manifeste dans de nombreux univers de science-fiction. Elle est sophistiquée, mais son usage est limité à des objectifs ciblés. Si les vaisseaux spatiaux et autres engins sont extrêmement développés, si les techniques écologiques sont poussées, l’informatique est bannie. Les pilotes s’orientent grâce aux pouvoirs que leur donne l’épice plutôt qu’à l’aide de calculateurs. Les robots chers à Asimov sont absents du monde de Herbert, comme les créatures androïdes qui peuplent Star Wars. Les Fremen n’utilisent pas d’ordinateurs et ignorent l’intelligence artificielle.

Cette situation ne résulte pas d’un état incomplet de leur science, ni d’un hasard, mais d’une orientation délibérée. Dans le monde futuriste de Dune, les calculs stratégiques et la prospective sont confiés à des ordinateurs humains, les « mentats », entraînés dès leur jeune âge à effectuer les plus opérations mentales les plus complexes. Les ordinateurs ont été éliminés, à la suite d’une croisade, le « Jihad Butlérien », dont le principal commandement est : « Tu ne feras point de machine à l’esprit de l’homme semblable. » Le Jihad Butlérien est évoqué comme un épisode historique marquant non pas un simple rejet technophobe du progrès, mais une volonté de préserver l’humain. « Le dieu de la logique mécanique fut alors renversé dans les masses et un nouveau concept se fit jour : “L’homme ne peut être remplacé” », écrit Herbert.

Mais à s’en tenir là, on pourrait croire que Dune est un roman utopique sur la prise de conscience écologique et le refus de la déshumanisation technologique. Il n’en est rien. Frank Herbert se montre visionnaire et prophétique parce qu’il intègre la complexité du monde réel dans une saga plus politique que technologique ou scientifique. Si les Fremen sont porteurs d’une utopie, ce sont d’abord des guerriers implacables qui, malgré leur soif de liberté, sont prisonniers de leurs superstitions et risquent de s’enfermer dans un système religieux totalitaire – ce qui finira par se produire. Leur sagesse ancienne est sans cesse menacée par la tentation de la croisade, du jihad, dont la crainte hante Paul, leur meneur messianique : « Il ne faut pas que je meure, dit-il. Car la légende resterait, seule, et rien ne pourrait plus empêcher le jihad. »

Le roman de 1965 s’achève sans que le drame historique du jihad s’accomplisse. Mais dès le deuxième volume du cycle, Le Messie de Dune, publié par Herbert en 1969, le monde est passé sous la bannière verte des Atreides. Les autres volumes du cycle de Dune, écrits d’abord par Frank Herbert puis, après sa mort, par son fils Brian, avec l’écrivain Kevin Anderson, déclineront les différents temps de la guerre sainte, notamment la croisade contre les machines. Mais il n’est pas nécessaire de lire toute la saga pour apprécier la richesse de l’univers de Dune, qui se révèle dès le premier roman.

Image d'un jeu de carte de collection sur le thème de DuneImage d'un jeu de carte de collection sur le thème de Dune

La voie originale trouvée par Frank Herbert s’écarte à la fois des grandes utopies négatives de 1984 ou du Meilleur des mondes, et du rationalisme teinté d’utopisme d’un Isaac Asimov. Il a créé une science-fiction politique dans laquelle utopie et dystopie s’enlacent en une effrayante danse de mort. Porteurs de valeurs bénéfiques, les Fremen deviendront le moteur du jihad, parce que « quand la loi et le devoir ne font qu’un sous la religion, nul n’est plus vraiment conscient ».

Si Herbert pressent le danger de l’emballement fanatique, il mesure aussi les limites des calculs politiques. L’un des acteurs principaux de Dune est une école ésotérique, le Bene Gesserit, sorte d’ordre religieux de femmes, qui détient des savoirs secrets et cherche à influencer de manière occulte le cours des événements politiques. Le fait que cet ordre combattant soit féminin est une originalité dans l’univers très masculin de la SF des années 1960. Mais malgré sa sagesse et la finesse de ses calculs stratégiques, le Bene Gesserit finira par se heurter à la violence organisée des Fremen.

Certes, le jihad écologiste de Frank Herbert ne ressemble pas à celui d’aujourd’hui. Les djihadistes de l’EI ne se préoccupent guère de l’environnement et n’hésitent pas à se servir des technologies de l’information. La bannière verte des Atreides n'est pas celle des écologistes. Mais Herbert reste contemporain par la précision de sa description des mécanismes du fanatisme, comme l’illustre ce proverbe Bene Gesserit  : « Lorsque la religion et la politique voyagent dans le même chariot, les voyageurs pensent que rien ne peut les arrêter. Ils vont de plus en plus vite. Ils oublient alors qu’un précipice se révèle toujours trop tard. »

 

Tous les commentaires

29/08/2015, 18:08 | Par MY11

J'ai lu ce roman il y a pas mal d'années, mais cette bonne analyse me donnerait bien envie de le relire, mais il y a tant à lire...Je lis actuellement "à la guerre comme à la guerre" du Serbe Aleksandar Galatica, humour balkanique et histoires dures sur 14-18. Mais lisez Dune, c'est super. En fait la lecture et la culture c'est ce qui nous reste pour nous sauver de ce système de nivellement par le bas. Bonne fin de journée et merci pour ce billet !

 

29/08/2015, 19:23 | Par Jean-Philippe Fleurat en réponse au commentaire de MY11 le 29/08/2015 à 18:08

+++++!

29/08/2015, 18:10 | Par fred43

Je vous présente mes confuses mais ce n'est pas le

"le Bene Gesserit, (qui est) doué d’un pouvoir de lire l’avenir,". Au contraire elles (le BG est consitué uniquemen de femme, les hommes-males sont au mieux instrumentalisés) peuvent accèder aux peronnalités du passés et plannifie un futur via la religion comme instrument politique de contrôle et d'endoctrinement.

C'est la Guilde (des males) dont des membres peuvent voir le futur.

(merci pour l'article)

29/08/2015, 18:13 | Par Michel de Pracontal en réponse au commentaire de fred43 le 29/08/2015 à 18:10

Mes excuses à mon tour, ce n'estpas le Bene Gesserit qui lit l'avenir, c'est Paul… 

29/08/2015, 18:19 | Par Cyrille LOCICIRO en réponse au commentaire de Michel de Pracontal le 29/08/2015 à 18:13

En fait, c'est l'épice, la substance qu'on ne trouve que sur Dune qui permet de lire l'avenir

30/08/2015, 09:08 | Par didier cesses en réponse au commentaire de fred43 le 29/08/2015 à 18:10

petite précision le BG est aussi est avant tout un groupe de "religieuses" qui pratique l'eugénisme et prépare par la reproduction et la sélection génétique l'arrivée du Kwisatz Haderach

29/08/2015, 18:36 | Par ANTOINE WASSERFALLEN

Dune est dans les 10 meilleurs titres romanesques que j'aie jamais lus (allez les 'classiques' je mets le Guépard dedans, un des deux grands Stendhal aussi, et Casanova ... et je remets l'Odyssée, la Guerre de Troie, ... et pour les contemporains il y encore Millenium, Conan Doyle - devinez lesquels -, Chandler, Slumdog Millionaire, bon, passons). Je relis souvent Dune, je dirais surtout les trois premiers (Dune, les Enfants de Dune, le Messie de Dune) ... après cela devient plus confus (pas si mal, mais tordu tout de même). Ce livre contient tant de mythologies que chaque fois que je le relis j'ai l'impression d'en découvrir une autre. Pour le Jihad des Fremen il y a quand même pas mal de similitudes avec la situation actuelle que nous vivons ... Dune est vraiment étonnant pour toutes les prévisions, et aussi les nouvelles règles technologiques qu'il introduit (le vol battu des ornithoptères, les lasers et les boucliers magnétiques, les armes atomiques que possèdents les grands clans néo-féodaux, le voyage interstellaire, le clonage ... 'résurectif', la stratégie militaire très crédible, les scènes de combat dignes du meilleur dojo de judo, aikido ou kendo, etc.). ; mais le plus beau dans Dune c'est le grand jeu d'échec 'Shakespearien' disent les amateurs du livre entre acteurs stratégiques ... les dialogues ... les pensées ... les citations, vraies ou fausses des protagonistes ... en font un livre qui est vraiment prodigieux.

Ce qui donne à s'étoner encore plus de l'auteur Frank Herbert qui tout à coup 'pond' ainsi prodigieusement cette oeuvre magistrale. Bizarrement ses autres romans ne sont pas de la même veine (Décevant entre autres le livre de 'L'Etoile et le Fouet') et tout-à-coup cet immense chef-d'oeuvre magistral. Par quelle sorte de miracle est-il devenu le medium du cocktail parfait de cette collection d'idées ? C'est ce qui m'étonne toujours davantage. Ou c'est du génie à l'état pur, ou c'est un médium qui a capté de grands courants, aussi du futur et les a (r)écrits ... Comme Michel de Pracontal, je recommande cette oeuvre à toutes et à tous qui ne la connaissent pas encore : quelle chance vous avez si vous ne l'avez pas lue, de pouvoir la découvrir ! Je suis jaloux !

Vous pouvez lire ces livres en français ou en anglais (je les relis régulièrement dans les deux langues) : ils sont excellement traduit en français par l'impeccable et presque lyrique Michel Demuth (les premiers tomes, le traducteur étant lui-même auteur de SF).

 

29/08/2015, 22:15 | Par René Magniez en réponse au commentaire de ANTOINE WASSERFALLEN le 29/08/2015 à 18:36

> Dune est vraiment étonnant pour toutes les prévisions, et aussi les nouvelles règles technologiques qu'il introduit (le vol battu des ornithoptères, les lasers et les boucliers magnétiques, les armes atomiques que possèdents les grands clans néo-féodaux, le voyage interstellaire, le clonage ... 'résurectif', la stratégie militaire très crédible, les scènes de combat dignes du meilleur dojo de judo, aikido ou kendo, etc.).

Tout cela est déja largement évoqué dans la science-fiction d'avant Dune. 

30/08/2015, 09:35 | Par ANTOINE WASSERFALLEN en réponse au commentaire de René Magniez le 29/08/2015 à 22:15

Cher René, j'ai pratiquement tout lu de l'avant-Dune en SF : j'affirme que le vol battu n'y est jamais décrit aussi précisément (notamment en tempête), l'explosion laser-bouclier magnétique (que la physique actuelle envisage désormais), l'idée de linféodation sous couvert de contrôle (SALT XXXV ?) des armes atomiques, le voyage intestellaire SOUS EPICE de prévision des lignes du temps (sinon impossible, par souci de cohérence littéraire du genre dans ce que le spécialiste de SF feu Pierre Versins - ami personnel - dénommait conjecture raqtionnelle utopique), le clonage était vaguement évoqué comme une sorte de photocopieuse jusqu'à ce que Frank Herbert tente d'y reconstruire l'âme (voir les projets 'Brain & Mind' en cours au niveau européen), les stratégies militaires de guérilla sont cohérentes - pour une fois - à moins que vous ne préfériez celle des space opéras à la Van Vogt, Asimov ou - pis - Heinlein qui ont pris à la parution de Dune un coup de vieux pratiquement irréparable (je ne peux plus les ouvrir) et si, comme je le soupçonne de vos commentaires, vous n'avez jamais mis les pieds sur un dojo comme pratiquant, alors certainement les descriptions de méthodes de combat corps à corps 'ressemblent' à celles des autres auteurs pour le néophyte.

Ha ha ha. Sentiments distingués !

30/08/2015, 09:53 | Par René Magniez en réponse au commentaire de ANTOINE WASSERFALLEN le 30/08/2015 à 09:35

Par exemple, dans les Les Seigneurs de l'instrumentalité de Cordwainer Smith (encore un autre chef d'oeuvre de la SF) on trouve la description de la guerre atomique, de l'ornithoptère, du voyage dans le temps sous diverses formes, du clonage, et du voyage insterstellaire piloté par la force mentale. 

Dune est un chef d'oeuvre - mais bien sûr Herbert n'a pas tout inventé. 

29/08/2015, 18:29 | Par Charles-Hubert de Girondiac

Dune est une saga, l'équivalent sf  du cycle arthurien, des oeuvres d'Anthony Powell, de Roger Martin du Gard, etc

29/08/2015, 18:35 | Par Jean-Michel LABROUSSE

Comme dit mon copain Marc Decafé, au moins on fera l'économie d'acheter un bouquin...

29/08/2015, 18:46 | Par Saturnin51

J'ai lu les 14 tomes de Dun. C'est une trés belle parabole sur l'écologie, le pouvoir, la religion et ses méfaits. 

Les grands auteurs de science-fiction abordent tous les grands problémes des Hommes d'aujourd'hui avec le côté ludique de la SF.

Considéree comme un genre mineur en litterature elle n'a pas l'audience qu'elle mérite.

29/08/2015, 18:51 | Par Bruno Lamarche

Bonne analyse de l'oeuvre de Frank Herbert... et je dirai, comme MY11, dans ses deux dernières phrases : Lisez Dune, c'est un ensemble excellent...et lisez, tout court, pour éviter de perdre votre précieux Temps...La révolution numérique ayant été (fort largement) récupérée et fonctionnant comme une trise entreprise de décérébration...

02/09/2015, 21:00 | Par jacqueau

La SF n'est pas un genre mineur car elle permet d'aborder absolument tous les thèmes, comme le polar. Son âge d'or ( selon la formule consacrée ), ce sont les années 50 à 70, qui coïncident avec une certaine euphorie post-guerre mondiale mais aussi l'inquiétude devant la puissance et l'utilisation potentielle d'une technologie toujours plus présente dans la vie quotidienne, sans oublier les luttes sociales et l'interrogation politique.

1984 de George Orwell et Farenheit 451 de Ray Bradbury, ne traitent pas particulièrement des petits hommes verts ou de voyages dans l'espace.

Franck Herbert a par exemple écrit un bouquin, Dosadi, qui met en scène une population devant s'adapter à des conditions de vie éprouvantes et toujours changeantes, population qui finira par découvrir que son monde est un artefact créé par des manipulateurs étudiant le comportement de leurs cobayes sociaux...

Merci pour l'article. Au-delà de Dune, il me rappelle d'excellents souvenirs de lecture.

29/08/2015, 19:46 | Par danivance

Petite info qui explique aussi les qualités exceptionnelles de Paul. Sa mère était une Bene Gesserit qui a trahi son ordre en donnant un fils male au lieu d’une fille, au duc Leto Atréides. 

29/08/2015, 19:53 | Par René CAMUS

Juste un point de réflexion. Je cite Michel De précontal : "Si les vaisseaux spatiaux et autres engins sont extrêmement développés, si les techniques écologiques sont poussées, l’informatique est bannie. Les pilotes s’orientent grâce aux pouvoirs que leur donne l’épice plutôt qu’à l’aide de calculateurs.."

En 1965 l'informatique était balbutiante. Quand elle existait, elle n'était pas sur le bureau, ni dans la poche, elle occupait des salles entière. Je conçois donc que le premier volume de "Dune" de Frank Herbert, n'y fasse pas trop allusion.

29/08/2015, 22:21 | Par René Magniez en réponse au commentaire de René CAMUS le 29/08/2015 à 19:53

> En 1965 l'informatique était balbutiante. Quand elle existait, elle n'était pas sur le bureau, ni dans la poche, elle occupait des salles entière. Je conçois donc que le premier volume de "Dune" de Frank Herbert, n'y fasse pas trop allusion.

Cela n'a rien à voir. La présence de machines pensantes dans la SF est bien antérieure à Dune. Par exemple l'excellent Lendemain de la machine de F. G. Rayer paru 14 ans avant.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Lendemain_de_la_machine

 

29/08/2015, 23:12 | Par Marc JAMIN en réponse au commentaire de René Magniez le 29/08/2015 à 22:21

Fichtre ! quelqu'un d'autre qui connait "le lendemain de la machine" un de mes livre de SF préférés :). j'ai pas du mettre le nez dedans depuis au moins 15 ans notez bien.

30/08/2015, 11:56 | Par René Magniez en réponse au commentaire de Marc JAMIN le 29/08/2015 à 23:12

J'ai toujours mon exemplaire des Editions J'ai lu dans ma bibliothèque. Sourire

30/08/2015, 13:33 | Par Marc JAMIN en réponse au commentaire de René Magniez le 30/08/2015 à 11:56

Tout pareil. Je l'ai ouvert hier soir du coup. Il y avait dedans un ticket d'un concert de Pati Smith daté du 20 juillet 1996, que j'avais payé 140 francs. Le temps passe :).

02/09/2015, 00:57 | Par ASN en réponse au commentaire de Marc JAMIN le 29/08/2015 à 23:12

29/08/2015, 20:20 | Par Didierpierrepau Faure

Asimov, Van Vogt... c'est de la littérature de SF de haut niveau et parfois visionnaire...

La SF a été déclassée par les pédants structurels du bien pensant, pourtant elle contient des chefs-d'oeuvres incomparables !

29/08/2015, 20:25 | Par profil_inactif_92687

Merci pour cet article, qui rend justice à cette oeuvre fabuleuse Sourire!

Les fondamentaux de Dune sont, comme vous le dites, d'une actualité déconcertante. La vision écologique poussée de Herbert devançait bien des traités sur le sujet, et le système de vie Fremen est époustouflant de réalisme et de créativité. De plus, le niveau mental des personnages est très élevé (les "mentats", mais aussi les Bene gesserit, redoutables initiées aux pouvoirs de l'esprit). Il y aurait des notes à prendre toutes les deux ou trois pages... Plus une intrigue  passionnante... Que ceux qui ont vu le film de David Lynch l'oublient et se jettent sur les trois premiers tomes : Dune est inégalable !

 

 

29/08/2015, 20:44 | Par usseal

Merci pour ce billet qui m'a rappelé le bonheur d'entrer dans des cosmogonies qui nous amène à réfléchir sur notre conditions bien loin des éculubrations des soi-disant experts !

29/08/2015, 21:17 | Par Mithra-Nomadeblues_

Cela me paraît être ce genre de romans extrêmement intelligemment écrits, parce que faisant références à des tas de mythes, qui peuvent être très intéressants à lire et à étudier. Mais on est là très proche de ce que charrient les sectes, et cela me paraît très loin voire à l'opposé de la vraie littérature.

29/08/2015, 23:51 | Par christine Bord en réponse au commentaire de Mithra-Nomadeblues_ le 29/08/2015 à 21:17

Oui, c'est un roman (une trilogie, en fait) remarquable, intelligente et de plus (pour qui la lirait en anglais, ce qui est bien sûr la meilleure solution) extrémement bien écrite. Non, on est très loin de mondes sectaires (ce n'est pas Ray Bradburry qui a écrit cela, et Herbert était à mille lieu d'être sectaire), bien au contraire, il avait une visIon foisonnante, il connaissait mieux que personne l'histoire des religions, les mythes fondateurs sur lesquels elles peuvent s'appuyer pour manipuler, notamment, mais pas seulement, pour nourrir l'imaginaire aussi. C'est un  (des) roman(s), par bien des aspects, qui renvoie à un questionnement sur le fonctionnement de la psychologie sociale, de la politique, de l'éthique et il n'est en rien manichéen, chaque personnage possédant sa part d'ombre et de lumière (sauf le baron Vladimir Harkonnen, mais celui-là pose une véritable question métaphysique, celle de l'existence ontologique du mal). Pour ce qui est de la "véritable" littérature, elle ne peut en aucune façon, je pense, être réduite à une question de genre majeurs ou mineurs. Herbert soulève autrement (ici par le biais de la SF et des exergues en tête de chapitre), ce que J-L Borges aborde par le biais de ces nouvelles (Fictions, L'Aleph) : une série d'interrogations philosophiques majeures : Qu'est-ce qu'être un homme, qu'est-ce que l'éthique, qu'est-ce que le mal, la folie, le pouvoir, le fait religieux, etc... Et je ne pense pas que quiconque, aujourd'hui, pourrait prétendre que Borges n'a pas fait oeuvre littéraire. De même pour le polar : James Elroy, Don de Lillo sont des écrivains, aussi Nic Pizzolato, prix du meilleur roman étranger en 2012 pour son roman Galveston. J'étais récemment sur un fil (où nous nous sommes peut-être croisés ?) dont la critique littéraire, en ce mois de rentrée non moins littéraire, vantait le dernier roman de... Christine Angot....???? Sous le pretexte que cette "talentueuse, forcément talentueuse", auteure écrit des romans qui n'en sont pas et ne peut pas même mettre à son actif un récit un tant soit peu excentré de son répétitif nombril, sans parler de la platitude de sa prose, faudrait-il considérer qu'elle, et quelques autres "romanciers", font de la "vraie" littérature ? Je m'interroge un peu sur ce concept très germanopratin. La vraie littérature transcende les genres. Aussi, pour ceux, qui comme moi ne dédaignent rien et se plaisent à la trouver même dans la SF, sans exclusive, je me permets de conseiller l'admirable Hyperion de Dan Simmons, prix Nébula et Hugo conjugués et mérités. C'est plus récent, mais c'est tout aussi bon qu'Herbert.

30/08/2015, 04:38 | Par Firefly en réponse au commentaire de christine Bord le 29/08/2015 à 23:51

Quel rapport entre Bradbury et les sectes ????

30/08/2015, 04:48 | Par christine Bord en réponse au commentaire de Firefly le 30/08/2015 à 04:38

Aucune, j'ai confondu avec Ron Hubbard, bien sûr! Je n'ai pas lu les plus anciens auteurs de SF, généralement leurs thématiques me parlent moins, mais merci d'avoir relevé l'erreurClin d'œil.

30/08/2015, 05:20 | Par Tricia Natho en réponse au commentaire de christine Bord le 30/08/2015 à 04:48

Ouf! Hubbard, fondateur de la scientologie. Mon mari décédé, spécialiste en littérature de SF, a consacré sa thèse à Philip K. Dick, qu'il a bien connu et commis des traductions de ses oeuvres, des préfaces et postfaces, des articles, en particulier dans la revue Fiction.

 Malgré cela et une bibliothèque bien remplie (!), je ne connais que peu de choses à ce genre littéraire, pour n'avoir lu que quelques romans et nouvelles. Je me suis longtemps contentée d'écouter mon mari en parler, de l'assister dans une de ses traductions. Quant à Dune, l'ampleur du travail de lecture m'a découragée et heureuse de pouvoir en lire une critique documentée par Michel de Pracontal. Trop de livres à lire dans ma discipline et la littérature en général!

30/08/2015, 11:06 | Par profil_inactif_92687 en réponse au commentaire de Tricia Natho le 30/08/2015 à 05:20

Quel dommage de vous priver de ce bonheur !

30/08/2015, 13:20 | Par Tricia Natho en réponse au commentaire de profil_inactif_92687 le 30/08/2015 à 11:06

Embarrassé

30/08/2015, 14:09 | Par profil_inactif_92687 en réponse au commentaire de Tricia Natho le 30/08/2015 à 13:20

Il n'y a pas de honte Sourire!

30/08/2015, 12:18 | Par christine Bord en réponse au commentaire de Tricia Natho le 30/08/2015 à 05:20

Philip K. Dick était le plus grand! C'est un trésor de la littérature de SF et de la littérature tout court simplement. C'est un bonheur de le lire aussi, même si vous n'avez pas le temps pour Dune.

30/08/2015, 13:28 | Par Tricia Natho en réponse au commentaire de christine Bord le 30/08/2015 à 12:18

Bisou... J'ai une tendresse particulière pour sa nouvelle "En ce bas monde", qui est aussi une réflexion littéraire sur le deuil impossible, la hantise, au sens psychanalytique du terme. J'en ai presque pleuré.

30/08/2015, 13:24 | Par Tricia Natho en réponse au commentaire de christine Bord le 29/08/2015 à 23:51

Comme je vous approuve! J'ai glissé un commentaire du même tonneau sur le billet d'un de mes contacts.

29/08/2015, 21:27 | Par Lucidity

Quand j'ai lu Dune je cherchais l'épice entre les dunes du Sahara. Sans ce puit de forage au milieu de nulle part , je n'aurai rien compris...

Je me rend maintenant compte à quel point on a salopé la zone.

c'est ici :

https://www.google.fr/maps/@27.0236058,14.2120355,4514m/data=!3m1!1e3

29/08/2015, 21:39 | Par ASN

Ce serait une bonne idée de demander à nos chercheurs quels ont été leurs lectures d'ado. J'ai adoré Dune, mais assez tard. Mes premiers chocs, furent plutôt le Monde des non A de Van Vogt puis le cycle Fondation d'Asimov, qui n'a pas écrit que les Robots.

 

 

Ceci dit le cycle de Robots n'est pas une saga scientiste. Le premier, "les Cavernes d'Acier" parle d'une Terre surpeuplée, en opposition avec les mondes extérieurs, et Aurora, où très peu d'humains ont suivi une voie totalement "robotisée". Au final de la saga de Fondation, nous retrouvons sur "Gaïa" le robot Olivaw Daneel, qui a besoin d'un humain pour prendre une décision ultime.

 

Un autre souvenir marquant: Ubik de Philippe K. Dick.

Désolé, j'ai trollé un peu en dehors du billet. Mais Dune porte à rêver, comme un joint.

30/08/2015, 05:12 | Par Tricia Natho en réponse au commentaire de ASN le 29/08/2015 à 21:39

Ah, Ubik! Voir mon commentaire ci-dessus.

01/09/2015, 09:56 | Par BF en réponse au commentaire de Tricia Natho le 30/08/2015 à 05:12

Et Substance mort!!!

30/08/2015, 11:12 | Par profil_inactif_92687 en réponse au commentaire de ASN le 29/08/2015 à 21:39

Mais Dune porte à rêver, comme un joint.

Certainement pas ! Mieux qu'un joint, car le rêve auquel il nous convie est en même temps source de réflexions très poussées, non seulement sur les interactions à l'intérieur d'un système écologique très élaboré, mais aussi sur nos capacités mentales...

30/08/2015, 13:30 | Par Mithra-Nomadeblues_ en réponse au commentaire de profil_inactif_92687 le 30/08/2015 à 11:12

Il faut maintenant que je me mette à lire tout cela. Vous et ASN et cet article m'en donnent une envie pressante ! Mais j'ai quand même d'avance de très grands doutes quant à la qualité littéraire de cette écriture, essentielle à mes yeux pour en faire de vrais livres - et j'entends par vrais livres et véritable écriture, là où l'on peut y entendre du vivant...

30/08/2015, 14:08 | Par profil_inactif_92687 en réponse au commentaire de Mithra-Nomadeblues_ le 30/08/2015 à 13:30

N'ayez aucune crainte à ce sujet, le livre est fort bien écrit, même si c'est une traduction : mais, justement, le traducteur est très bon.

30/08/2015, 16:50 | Par Mithra-Nomadeblues_ en réponse au commentaire de profil_inactif_92687 le 30/08/2015 à 14:08

Je vais donc lire Dune et je vous dirai.

Mais que cela soit bien écrit ne veut rien dire. Un texte très bien écrit n'est pas forcément de la littérature. Il y a beaucoup de gens qui écrivent très bien. Et sur Mediapart aussi. Mais les seuls vrais écrits que j'ai lus sur Mediapart depuis 6 ans, étant de la vraie littérature où transpire du vivant, sont les textes de François Périgny, dont celui-ci : "Perdu. De chez perdu.". Et les poèmes d'anne fontaine (voir "Lui"). 

02/09/2015, 00:51 | Par ASN en réponse au commentaire de Mithra-Nomadeblues_ le 30/08/2015 à 16:50

Dites-nous si vous avez aimé Dune.

02/09/2015, 02:05 | Par Mithra-Nomadeblues_ en réponse au commentaire de ASN le 02/09/2015 à 00:51

Je vous le dirai. Promis.

29/08/2015, 22:12 | Par Horus

 

Bon retour, Michel, après les vacances. On est heureux de vous retrouver ici pour la série hebdomadaire Samedi-sciences.

« Dune » de Frank Herbert est effectivement un très bon cycle d’anticipation, dont la réussite tient à la description rationnelle de la planète désertique Arakis constituant un monde écologique différent, à la fois étrange et pourtant étonnamment réaliste. La complexité renouvelée de la saga tient aux transpositions des mythes européens qui font défaut à l’Amérique et dont ses écrivains sont toujours friands. Pour la Maison ducale de Paul Atréide, Frank Herbert s’inspire de la mythologie grecque, et notamment celle de la malédiction de la famille des Atrides, les descendant d’Atrée et d’Agamemnon engagés dans un cycle de violences intégrant la Guerre de Troie. Mais ce n’est la qu’un des aspects de cette œuvre dense et multithématique.

Les cinq premiers tomes étant les meilleurs, on peut se passer de lire les séquelles écrites ensuite après la mort de l’auteur (1986).

 

 

Le cinéaste David Lynch, admirateur de la série, a lui-même scénarisé les deux premiers tomes pour réaliser le film « Dune » en 1984. On y trouve des acteurs singuliers. Outre Kyle Mac Lachlan, le double fétiche de Lynch à l’époque, la grande Silvana Mangano, le chanteur Sting, Max von Sydow, ou encore José Ferrer.

Le film tourné à Mexico avec un budget limité est accueilli par une cabale féroce de la critique lors de sa sortie. Suite à l’échec commercial, les deux autres volets de la trilogie prévue initialement ne seront jamais réalisés.

Aujourd’hui ce filme-culte pour les fans de la saga reste une honnête adaptation dans laquelle l’anticipation n’est jamais aussi ridicule que dans Star wars. Car malgré le manque de moyens, David Lynch maitrise la représentation d’un univers fascinant très cohérent, avec des scènes baroques inoubliables. La version restaurée est digne de ce film ambitieux, imparfaitement réussi certes, mais qui demeure un classique du genre.

 

 

30/08/2015, 09:20 | Par Juliette BOUCHERY en réponse au commentaire de Horus le 29/08/2015 à 22:12

Perso, je trouve le film de Lynch irregardable, complètement dépourvu de la finesse et de l'intelligence des livres, mais bon. Merci à Michel de Pracontal pour ce billet atypique, excellent.

30/08/2015, 11:14 | Par profil_inactif_92687 en réponse au commentaire de Juliette BOUCHERY le 30/08/2015 à 09:20

D'accord avec vous. Il existe en revanche une série qui, elle, est beaucoup plus respectueuse du bouquin et se laisse regarder avec plaisir.

30/08/2015, 15:57 | Par ASN en réponse au commentaire de Juliette BOUCHERY le 30/08/2015 à 09:20

Je crois que le pari était intenable. Comment faire rentrer cette saga, avec tout un monde, ses codes, ses légendes, dans le format d'un film?

Pour "Le Seigneur des Anneaux", les producteurs ont filmé d'un coup 3 épisodes, si je ne me trompe?

29/08/2015, 22:37 | Par jaunedoeuf

Merci à M. de Pracontal pour cet excellent papier.

Mais je me permets de me sentir visé:" les obsessions des fans de la SF"

Je suis un fan de la SF depuis tout petit déjà et ... Euh... Quelles sont mes obsessions ???

Je ne pense pas en avoir. Pour moi la SF c'est l'art de décrire des mondes improbables mais cohérents (et quand ils sont visionnaires c'est encore mieux). Les génies de la SF ont déjà été cités. Je les aime parce qu'ils me font rêver et, quelquefois, réfléchir. De là à être obsédé (par quoi ?)...

 

30/08/2015, 00:26 | Par Michel de Pracontal en réponse au commentaire de jaunedoeuf le 29/08/2015 à 22:37

Ce n'était surtout pas une attaque contre les fans de SF, parmi lesquels je m'inclus! Je voulais juste dire que Dune peut intéresser aussi des lecteurs qui ne lisent pas de SF habituellement et qui par exemple ne sauraient pas dire quels sont les emprunts de G Lucas à F Herbert. Bref c'est un de ces grands romans qui transcendent les limites des genres littéraires .

31/08/2015, 10:10 | Par Martine C. en réponse au commentaire de Michel de Pracontal le 30/08/2015 à 00:26

<<<Dune peut intéresser aussi des lecteurs qui ne lisent pas de SF>>>

Très juste. J'avais adoré et rangé avec mes "classiques" ce livre bourré d'intelligence (s), lu voici une trentaine d'années. Dune reste (et restera probablement) le seul roman de SF que j'ai lu à ce jour.

Merci pour cet article qui me donne envie d'y revenir.

30/08/2015, 04:41 | Par Firefly

Et les vers ??

30/08/2015, 11:16 | Par profil_inactif_92687 en réponse au commentaire de Firefly le 30/08/2015 à 04:41

Eh oui, grands absents de l'article, et pourtant donnée essentielle de l'histoire de Dune Clin d'œil...

30/08/2015, 13:18 | Par hasbeen en réponse au commentaire de Firefly le 30/08/2015 à 04:41

Les vers et les truites. Dans l'article, l'épice pousse sur Arakis...^^

Le monde hyper-industrialisé de la maison Harkonnen, transhumanisme et avilissement de l'humain, fait écho à la mise en coupe réglée du monde des Hobbits par Sarouman et Sauron. Terré et déshumanisé dans les tranchées de 14/18, Tolkien projette sa campagne anglaise sous les lames et les feux de la mécanisation par ailleurs adulé par les futuristes.

Peut être relire quelques citations de Franck Herbert : http://evene.lefigaro.fr/citations/frank-herbert

.°)

Edit : A propos des vers, Claude et Lydia Bourguignon serront-ils au COP ?

Aux deuxième assises de la biodiversité, Claude nous en fait un cours magistral : http://archives.tele-astv.fr/video-3343-2emes-assises-de-la-biodiversite-grand-format-1-proteger-les-sols-pour-preserver-la-biodiversite-01-novembre-2012.html

Grinchement vôtre ^^ Ils vont le sol crevé !

,°)

 

30/08/2015, 16:00 | Par ASN en réponse au commentaire de Firefly le 30/08/2015 à 04:41

31/08/2015, 14:41 | Par danivance en réponse au commentaire de ASN le 30/08/2015 à 16:00

Superbe justice rendue aux vers par Franck Herbert, car si sur Arrakis, ils fabriquent l’épice et servent de moyen de transports aux Frémens les plus doués, sur notre planète Terre, et bien qu’ils soient de taille moins imposante, ils sont essentiels à la survie des espèces dont l’Homme.

http://www.verslaterre.fr/pg-24-mn-2-ssmn-4-sssmn-17-titre-Les_bienfaits_des_vers.html 

30/08/2015, 09:19 | Par Pascal Mournard

« Lorsque la religion et la politique voyagent dans le même chariot, les voyageurs pensent que rien ne peut les arrêter. Ils vont de plus en plus vite. Ils oublient alors qu’un précipice se révèle toujours trop tard. »

Lorsque je lis cette phrase, je ne peux m'empêcher de faire d'autres parallèles: non pas seulement avec le fait religieux si prégnant aux Etats-unis, dont on sait l'implication guerrière créant elle-même les démons islamiques combattus aujourd'hui, mais la religion de l'argent comme outil de pouvoir et de domination, plus que d'organisation et ayant les mêmes conséquences guerrières mais demain climatiques:

Vous devez savoir maintenant que le chercheur et ancien climatologue de la Nasa James Hansen à publié un rapport de 120 pages au mois de juillet 2015 et signé de 16 autres chercheurs, ou les prévisions faites par le GIEC concernant la hausse des océans sont battues en brêche. La hausse du niveau des océans, à l'horizon 2050-2100 ne serait pas de 30 à 50 cm comme le prévoit le GIEC mais de 5 à 9 mètres pour une hausse température de 2°. Au delà de la perte en terme de patrimoines naturel set architecturaux, se serait 600 millions de déplacés climatiques qu'il faudrait organiser pacifiquement... A voir la contraction des mouvements d'extêmes droites aujourd'hui pour quelques milliers de réfugiés, on peut imaginer ce qu'il adviendrait...

Le rapport évoque également l'intensification et la multiplication des évenements climatiques extrêmes...

Et face à cette catastrophe à venir, déjà des propriétaires de la côte est des Etats-unis vendent leurs propriétés afin investir dans les terres.

Je ne sais plus ou j'ai lu cette notion de "catastrophe créatrice" chère à cette grande famille du capitalisme que sont les libéraux et néo-libéraux, pour qui la destruction par la guerre ou tout autre moyen est finalement une opportunité pour les entreprises des secteurs de l'armement et de la construction, mais aussi pour implanter un système administartif ou financier plus utile à l'expansion du capitalisme, sans parler de l'aubaine d'éventuelles main-mises sur les énergies fossiles.

C'est stratégique, radical, cruel, inhumain, d'une intelligence extêmement mal placée et cynique, mais cela fonctionnera tant que les peuples donneront leur aval en votant pour ces politiques. Et j'ai beau être optimiste, je ne vois pas beaucoup d'écologistes dignes de ce nom être dans ces combats essentiels et encore moins être portés par autre chose que du calcul de réussite personnelle.


Ci-dessous le rapport de James Hansen, publié sur internet grâce à un logiciel libre, contournant la traditionelle publication sur les revues scientifiques afin de peser sur la Cop 21:

http://www.atmos-chem-phys-discuss.net/15/20059/2015/acpd-15-20059-2015.pdf




31/08/2015, 13:32 | Par Michel DELARCHE

L'auteur britannique I. Banks propose dans son cycle de La Culture une intéressante vision de ce que pourrait être l'évolution des relations hommes-machines dans le futur (une sorte de développement séparé mâtiné de coopération) et autre similitude avec Herbert, il évoque également le fanatisme religieux.

31/08/2015, 14:00 | Par ASN

 

Tant que nous y sommes, l’un des plus poétiques livres de science-fiction, à mes yeux : "Le silence de la Terre" de C.S. Lewis.

Ci-joint la couverture du Rayon Fantastique"... Qui se souvient encore de cette collection ?

31/08/2015, 15:40 | Par jacqueau en réponse au commentaire de ASN le 31/08/2015 à 14:00

I do ! Ainsi que des collections Présence du Futur ( Denöel ) et Ailleurs et Demain ( Robert Laffont ), où sont parues en traductions françaises la plupart des classiques de la SF. J'en profite pour remercier les grands passeurs que furent Jean-Pierre Andrevon, Alain Dorémieux, Gérard Klein...

31/08/2015, 15:59 | Par ASN en réponse au commentaire de jacqueau le 31/08/2015 à 15:40

Rigolant

31/08/2015, 14:02 | Par Georges Menahem

Merci à Michel de Pracontal pour son excellente évocation des richesses de Dune, livre qui a fortement marqué ma jeunesse. Merci aussi aux savants amateurs de SF qui ont replacé cette œuvre dans ce puissant mouvement littéraire bien peu abordé dans Médiapart.

Au moment de la COP21 et de la dramatisation en cours des enjeux écologiques du réchauffement climatique, par l'ONU ou l'UNFCCC, comme par Hollande ou d'autres politiciens, il est très plaisant de décaler le projecteur vers la mythologie et les épopées de la SF. Nous pouvons remarquer de plus que les calculs politiques sont aussi fortement présents dans Dune tout autant que les ambitions des sectes fanatiques, même si leur transposition sur la scène géopolitique du microcosme français n'est pas immédiate. En tout cas moins que pour les drames de Shakespeare. Je serais donc heureux que d'autres "Dunologues" tentent de montrer en quoi F Herbert nous aide également à interpréter les réductions politiciennes des enjeux écologiques.

31/08/2015, 16:11 | Par Voxmil

Merci pour ce bel article et les commentaires fouillés Rigolantdepuis que j'ai lu ces livres début des années 1970, j'ai mis ma "distille" et ne l'ai plus quittée...

01/09/2015, 08:58 | Par shamael

Je reste persuadé que ce ne sont pas les dunes de l'Oregon qui ont inspiré Frank Herbert. C'est le Sahara et rien d'autre : )

02/09/2015, 07:05 | Par Gilbert Pouillart

J'ai, sur mes rayons "littérature", tout le cycle de Dune, que je retourne visiter de temps à autre . Il s'agit, pour moi, d'une "saga ", d''un cycle romanesque contant une histoire imaginée et véhiculant une "philosophie".

Bien sûr, on peut y voir une fiction "écologique", ou "psychologique", ou "sociologique", selon ses goûts et intérêts personnels. Et aucun auteur de fiction n'est capable l'une oeuvre qui n'aurait aucun lien avec sa condition de Terrien.

Mais l'ibntérêt en est, à mes yeux, "humain" et "littéraire", et pas du tout scientifique , ni politique. Les problèmes historiques des phénomènes récxnts de désertification accélérée de telle ou telle part de notre planète ; leurs aspects politiques, écologiques, économiques, culturels, n'ont rien de fictionnel. J'ai sous les yeux la couverture d'un supplément au n°858 (avril 2007) de Courrier International, qui montre un "quatre"d'aviron planté à côté de son embarcation, sur une croûte fissurée de terre asséchée. .Toute une liste de compétitions annulées, de clubs disparus, d'activités traditionnelles évanouies en l'espace d'une vie d'homme. Et, aux désertufications, font pendant les unvahissements de mers, dont le niveau monte en flèche.

Gaia est bien plus complexe que l'imaginaire Dune, et donne des leçons  bien plus difficiles à comprendre. Notre esprit est simplificateur, pétri de manichéusme et de logique binaire d'exclusion . Il nous faut en sortir, ou disparaître bien avant l'heure cosmique de fin de notre espèce.

02/09/2015, 07:25 | Par Le Concombre Masqué

Je suis justement en train de relire tout Dune...

Quelle coïncidence...

Merci à Michel de Pracontal.

L'univers de Dune est d'une incroyable richesse et il est également à noter que le mythe du "surhomme" est souvent présent dans l'oeuvre (hors Dune) de Frank Herbert...

02/09/2015, 17:40 | Par Gilbert Pouillart en réponse au commentaire de Le Concombre Masqué le 02/09/2015 à 07:25

Dommage que Dune ne soit pas une planète ovale ...

05/09/2015, 15:49 | Par louisetamara

Immenses songes de DUNE : JODOROWSKY , MOEBIUS , GIGER et Chris FOSS !  Bernard qui ne mange pas de ce pain-là!

21/09/2015, 12:51 | Par COGALAIN

J'aimerai bien que quelqu'un me rappelle le titre d'un livre écrit entre 60 et 75, à base d'univers changeants en Californie ( je ne pense pas que cela soit un K Dick) où le seul évènement stable était - déjà - l'effet de serre . Ou ai je rêvé ?

 

21/09/2015, 13:16 | Par danivance en réponse au commentaire de COGALAIN le 21/09/2015 à 12:51

Ubik de P K Dick en 1966 ?

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